Comment obtenir une répartition équitable des biens immobiliers lors d’un divorce ?

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Un couple signant des documents avec une maison miniature et des clés sur la table

Le divorce représente un épisode douloureux sur les plans émotionnel et financier. Lorsqu’un patrimoine immobilier est en jeu, la répartition des biens s’avère particulièrement complexe et conduit parfois à des conflits qu’on aurait pu éviter. Comment obtenir une répartition équitable des biens immobiliers lors d’un divorce sans finir en conflit avec votre ex-conjoint ? Voici quelques règles de base pour parvenir à ce partage équitable.

Déterminer la qualification des biens immobiliers

Avant toute négociation, un état des lieux du patrimoine immobilier s’impose. Chaque bien doit être analysé pour déterminer s’il constitue un bien commun ou un bien propre.

Les biens propres désignent ceux acquis avant le mariage ou reçus par donation/héritage au cours de l’union. Ils peuvent rester la propriété exclusive d’un des époux selon les régimes.

Les biens communs ou biens indivis sont ceux achetés en commun au cours du mariage, grâce aux revenus conjoints. Leur répartition se fait donc à parts égales sauf circonstances particulières.

La qualification devient parfois complexe pour un bien immobilier acquis partiellement avec des fonds propres et communs. L’évaluation de la part respective de chacun est alors primordiale.

Fixer la valeur du patrimoine immobilier

Comment obtenir une répartition équitable des biens immobiliers lors d'un divorce ?

Après la qualification, l’étape suivante consiste à estimer précisément la valeur vénale de chaque bien immobilier détenu. Les services d’un professionnel agréé (agent immobilier, expert, notaire) sont recommandés pour cette évaluation cruciale.

En cas de divergences, les deux parties peuvent convenir de retenir la valeur moyenne estimée. Un recours à une expertise judiciaire est possible en dernier ressort si aucun accord n’est trouvé.

L’évaluation du patrimoine doit aussi tenir compte des éventuelles charges et dettes liées aux biens immobiliers (crédits restants, travaux récents, etc.).

Envisager les différents scénarios de partage

Une fois la consistance du patrimoine immobilier établie, plusieurs scénarios de partage peuvent être étudiés.

Le partage en nature

Chaque bien immobilier est attribué pour moitié à chacun des ex-époux. Applicable uniquement si les valeurs des biens détenus sont équivalentes.

La vente du patrimoine et le partage des liquidités

Solution souvent retenue en cas de désaccord profond. Elle permet un repartage simple des sommes issues de la vente.

Il y a aussi l’attribution d’un bien immobilier complet à l’un des époux compensé par d’autres biens ou avoirs. C’est une possibilité intéressante pour préserver l’intérêt d’un des enfants par exemple.

Le maintien en indivision temporaire des biens

Solution transitoire permettant de repousser le partage effectif du patrimoine dans l’attente de meilleures conditions.

De multiples variantes sont également envisageables selon les situations, notamment en matière de répartition des éventuelles plus-values immobilières.

Lire aussi : Pourquoi faire appel à un gestionnaire de patrimoine ?  

Préparer les modalités juridiques et fiscales

Une fois le principe de répartition arrêté entre les deux parties, la phase juridique doit être soigneusement anticipée. Au minimum, la rédaction d’un acte notarié est indispensable en cas de transfert de propriété.

D’autres formalités peuvent être nécessaires auprès de l’administration fiscale, des établissements bancaires et de divers organismes. Un bon conseil juridique et fiscal est recommandé pour sécuriser ces étapes.

Ces démarches permettront de régler les questions de financement en cas de soulte/compensation à verser ainsi que les différents impôts et taxes applicables (droits de mutation, impôts sur les plus-values, etc.). 

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Arbitrer en cas de litige persistant

Comment obtenir une répartition équitable des biens immobiliers lors d'un divorce ?

Malgré les efforts de négociation, certaines situations peuvent rester bloquées par l’impossibilité de parvenir à un accord amiable. La saisine d’un juge aux affaires familiales devient alors nécessaire pour trancher.

Le juge pourra imposer au besoin des modalités équilibrées de partage. Ou plutôt, ordonner des mesures d’expertise complémentaires et statuer en dernier ressort sur les intérêts respectifs à préserver

Cette voie reste toutefois coûteuse et chronophage, raison pour laquelle elle doit être réservée en ultime recours après avoir épuisé toutes les autres solutions à l’amiable.

Découvrez aussi notre article : Procédure de divorce : combien ça coûte ?

Le partage du patrimoine immobilier à l’occasion d’un divorce reste un exercice complexe et délicat sur les plans humain, financier et juridique. Une approche amiable, ouverte et équilibrée constitue la meilleure voie pour préserver les intérêts légitimes de chacune des parties.

FAQ

Le jugement du divorce fixe-t-il les modalités de partage ?

Non, la décision de divorce prononcée par le juge ne règle pas les aspects patrimoniaux. Un jugement et/ou acte notarié séparés sont requis pour le partage effectif.

Puis-je conserver la résidence principale si mon ex-conjoint est d’accord ? 

Oui, il est possible de convenir que l’un des époux conserve la propriété de la résidence familiale, en contrepartie d’une soulte compensatoire versée à l’autre.

Comment sont partagées les plus-values immobilières acquises durant le mariage ?

En principe, les plus-values sur des biens communs doivent être partagées également entre les ex-époux au moment du partage patrimonial du divorce.

Les dettes immobilières sont-elles également réparties en cas de divorce ?

Oui, les emprunts immobiliers encore en cours font partie intégrante du patrimoine à partager, au même titre que les biens acquis grâce à ces crédits.

Un enfant peut-il revendiquer des droits sur le patrimoine immobilier partagé ?

Non, sauf cas très spécifiques. Le partage ne concerne que les deux ex-époux, indépendamment de l’intérêt des enfants qui disposent de droits propres différents.

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