Les abeilles Ă miel – que lâon nomme plus souvent abeilles mellifĂšres – sont des insectes bien connus de tous. Souvent aimĂ©es, parfois craintes, les abeilles remplissent des fonctions trĂšs importantes pour notre environnement. AppelĂ©s Apis mellifera par les scientifiques, ces insectes sociaux intĂ©ressent de plus en plus de personnes qui souhaitent en faire lâĂ©levage et contribuer Ă leur protection.
[toc]
Mais devenir un bon apiculteur nâest pas facile et lâon doit avant dâacquĂ©rir ses premiĂšres ruches, sâinformer correctement sur la biologie et lâĂ©cologie de ces fascinants insectes.
Si vous ne connaissez pas bien les abeilles mellifĂšres, nous allons essayer de vous renseigner sur leurs spĂ©cificitĂ©s. Mais aussi de vous faire entrevoir lâĂ©tendu des connaissances Ă leur sujet.
Cet article vous présente 10 questions/réponses pour enfin tout savoir sur la vie des abeilles dans une ruche. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Quel est le nombre dâabeilles dans une ruche ?
Le nombre d’abeilles dans une colonie se compte par milliers. En effet, dĂšs sa constitution la colonie compte souvent plus de 10 000 ouvriĂšres arrivĂ©es avec lâessaim fondateur. Contrairement aux colonies de frelons ou de bourdons qui dĂ©butent avec un unique individu, la reine.
Le nombre dâabeilles dans une ruche peut varier de 10 000 Ă 60 000 individus adultes en fonction de la saison.
La colonie a besoin de davantage de main-d’Ćuvre durant le printemps et lâĂ©tĂ© pour butiner la profusion de fleurs qui s’Ă©panouissent sur les forĂȘts, les maquis et dans les champs. Pour rĂ©pondre Ă ce besoin, la reine va pondre 1000 Ă 2000 Ćufs par jour. En quelques semaines les effectifs de butineuses sont renforcĂ©s.
Par contre, lorsque la belle saison touche Ă sa fin, la ponte de la reine diminue. La colonie va rĂ©duire son contingent dâouvriĂšres manutentionnaires, car le travail Ă lâextĂ©rieur du nid est moins important.
En hiver, le nombre d’abeilles qui vivent dans une ruche est au plus bas. On compte entre 10 000 et 20 000 ouvriĂšres qui ont pour principales fonctions de tenir chaud Ă la reine et de nourrir les larves des abeilles qui Ă©mergeront au printemps suivant.
Lâimportance dâune population dâune ruche dĂ©pend aussi de la sous-espĂšce ou de la race des abeilles. On sait par exemple que les abeilles italiennes – originaires de rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes aux hivers doux – gardent des colonies populeuses, mĂȘme durant la mauvaise saison. Inversement, les abeilles noires – autochtones de France – rĂ©duisent fortement leur population Ă lâautomne en prĂ©vision de la mauvaise saison. Ce qui permet Ă la colonie dâĂ©conomiser ses rĂ©serves et de survivre Ă un hiver potentiellement long et froid.
Quelle est lâespĂ©rance de vie dâune abeille ?
La durĂ©e de vie dâune abeille va dĂ©pendre de sa caste. Comme pour tous les HymĂ©noptĂšres sociaux, il existe trois castes dâindividus dans une colonie : les ouvriĂšres, les faux-bourdons et une reine.
Les ouvriÚres sont des femelles stériles. Leur espérance de vie est variable et dépend de la saison qui les voit naßtre. Les ouvriÚres qui naissent au printemps et en été vivent entre 6 semaines et deux mois. Cette espérance de vie brÚve est causée par une charge importante de travail.
Elles se tuent littĂ©ralement Ă la tĂąche. Par contre, les ouvriĂšres qui naissent Ă lâautomne et en hiver vont vivre beaucoup plus longtemps. Dans les rĂ©gions les plus froides, ces abeilles peu actives vivent jusquâĂ six mois.
Les faux-bourdons sont les mĂąles. Ils ne sont pas toujours prĂ©sents dans une colonie. Ils naissent au printemps et en Ă©tĂ© durant la saison de lâessaimage. Leur durĂ©e de vie est de deux Ă trois mois. Ceux qui sâaccouplent avec une reine ne survivent pas Ă leur vol de fĂ©condation. Les autres seront chassĂ©s de la ruche Ă la fin de lâĂ©tĂ©. Ils mourront alors rapidement de faim.
La reine peut vivre beaucoup plus longtemps que les
ouvriĂšres et les faux-bourdons. Les apiculteurs observent une espĂ©rance de vie de 2 Ă 5 ans. Mais on a connu des reines qui ont atteint 8 ans. Leur longĂ©vitĂ© est corrĂ©lĂ©e avec leur capacitĂ© Ă pondre. Car lorsquâune reine ne pond plus suffisamment d’Ćufs pour garantir la survie de la colonie, les ouvriĂšres la tuent et Ă©lĂšvent une nouvelle souveraine.
Quel est le cycle de vie dâune abeille ?
Le cycle de vie dâune abeille a fait lâobjet de nombreuses recherches depuis plus de deux siĂšcles. Mais il reste beaucoup Ă dĂ©couvrir, car les mĂ©canismes de rĂ©gulation sont nombreux, complexes et silencieux. En effet, chez les abeilles beaucoup d’informations circulent par la voie des phĂ©romones, des molĂ©cules odorantes qui rĂ©gulent lâactivitĂ© de la colonie.
Le cycle de vie dâune abeille dĂ©pend avant tout de sa caste. La vie dâune ouvriĂšre est trĂšs diffĂ©rente de celle de la reine.
Cycle de vie dâune ouvriĂšre
Comme nous lâavons vu prĂ©cĂ©demment, la durĂ©e de vie dâune ouvriĂšre dĂ©pend du moment oĂč elle vient au monde. Les abeilles dâĂ©tĂ© sont trĂšs actives et vivent quelques semaines. Les abeilles dâhiver travaillent moins intensĂ©ment et survivent plusieurs mois. Mais durant leur vie, chaque ouvriĂšre va accomplir plusieurs tĂąches pour sa colonie.
Cette organisation du travail repose sur lâĂąge de lâouvriĂšre. Dâun point de vue physiologique, la tĂąche effectuĂ©e dĂ©pend du fonctionnement puis de lâarrĂȘt de diffĂ©rentes glandes : glandes Ă gelĂ©e royale, glandes ciriĂšres, glandes Ă venin,…
Voici par ordre chronologique la succession des activitĂ©s dâune abeille ouvriĂšre :
- Nettoyeuse
- Nourrice
- CiriĂšre
- MagasiniĂšre
- Gardienne
- Butineuse
LâouvriĂšre va commencer sa vie par travailler Ă lâintĂ©rieur de la ruche. Il y a beaucoup Ă faire, comme sâoccuper des larves que lâon nomme aussi le couvain de la colonie, produire de la cire et construire des rayons, stocker le nectar et le transformer en miel.
Ă lâintĂ©rieur de la ruche, lâouvriĂšre est trĂšs active, mais elle sera alors en sĂ©curitĂ©. Puis, elle devient gardienne pendant quelques jours pour protĂ©ger lâentrĂ©e du nid collectif. Enfin, elle va achever sa vie en devenant butineuse. Durant ces quelques derniĂšres journĂ©es, une ouvriĂšre va parcourir en vol environ 800 kilomĂštres pour chercher la nourriture dont sa colonie Ă besoin. Câest lâusure de ces ailes et de ses muscles qui va provoquer sa mort.
Quel est le rĂŽle du faux-bourdon ?
Les faux-bourdons ont moins de rĂŽle Ă jouer que les ouvriĂšres. On les prĂ©sente souvent comme des insectes inactifs, dont lâunique but est de sâaccoupler avec une jeune reine. Ce nâest pas entiĂšrement vrai. En effet, les faux-bourdons qui restent dans la ruche participent Ă la ventilation de celle-ci.
Comme les ouvriĂšres ventileuses, les faux-bourdons battent des ailes pour aider Ă faire circuler et renouveler lâair de lâintĂ©rieur de la colonie.
Cette fonction permet de contrĂŽler la tempĂ©rature et dâĂ©viter la surchauffe du couvain. Et cela permet aussi de faire entrer de lâoxygĂšne et dâĂ©liminer au dehors le dioxyde de carbone produit par la respiration des milliers de larves et dâadultes.
Bien entendu, le rĂŽle de reproducteur est central chez un faux-bourdon. DĂšs quâil atteint la maturitĂ© sexuelle, il va sâenvoler pour rejoindre lâune des congrĂ©gations des environs de la ruche.
Une congrĂ©gation est un rassemblement de mĂąles et de jeunes reines qui dure quelques heures durant les journĂ©es chaudes du printemps et du dĂ©but dâĂ©tĂ©. Les congrĂ©gations ont toujours lieu aux mĂȘmes emplacements dâune annĂ©e sur lâautre. Et les scientifiques ne savent pas exactement pourquoi les abeilles sont fidĂšles Ă ces lieux et comment elles trouvent spontanĂ©ment leur chemin pour les rejoindre.
Les faux-bourdon sont nombreux Ă voler sur la congrĂ©gation et Ă attendre lâarrivĂ©e dâune reine. Leurs gros yeux les avantages pour repĂ©rer leur potentiel partenaire, ainsi que leurs antennes sensibles aux phĂ©romones produites par les reines vierges. Lorsque lâune dâelles arrive sur la congrĂ©gation, plusieurs dizaines de mĂąles la prennent en chasse. Mais tous nâarriveront pas Ă lâaccoupler. Ceux qui transmettront leur sperme ne survivront pas. Leurs organes gĂ©nitaux sâarrachent Ă la fin de lâaccouplement et les insectes tombent raides morts au sol.
Les faux-bourdons qui nâont pas rĂ©ussi Ă rattraper une demoiselle abeille retourneront Ă la ruche. Pour revenir le jour suivant sur cette congrĂ©gation ou une autre.
Durant leur mission de reproduction, il est trÚs fréquent que les faux-bourdons ne rentrent pas à la ruche qui les a vu naßtre. Les mùles sont souvent nomades et passent de ruche en ruche. Ils seront toujours les bienvenus pour les ouvriÚres, durant cette période des accouplements.
Par contre, lorsquâarrive la fin de lâĂ©tĂ© ou si le temps vient Ă se refroidir et diminue les rentrĂ©es de nourriture, le comportement des ouvriĂšres vis-Ă -vis des faux bourdons change complĂštement. Ils ne sont plus accueillis et lâentrĂ©e du nid leur est interdite. Les faux-bourdons qui se trouvent dans la ruche sont chassĂ©s et parfois tuĂ©s. Câest ainsi que les abeilles traitent les bouches devenues inutiles pour la communautĂ©.
Cycle de vie dâune reine
La reine est lâunique femelle sexuĂ©e et capable de pondre des Ćufs en situation normale. Elle est donc trĂšs prĂ©cieuse pour la colonie et nous verrons que tout est mis en Ćuvre pour garantir sa survie.
La reine est issue dâun Ćuf fĂ©condĂ© en toute part identique Ă celui dâune ouvriĂšre. Mais ce qui va lui offrir une toute autre destinĂ©e tient seulement dans lâalimentation quâelle va recevoir durant les six jours de sa vie larvaire.
Contrairement Ă une larve dâouvriĂšre, une larve qui deviendra une reine sera alimentĂ©e exclusivement par de la gelĂ©e royale. Câest cette sĂ©crĂ©tion produite par les glandes hypopharyngiennes des ouvriĂšres nourrices qui va permettre la mise en place dâorganes de reproduction. Lâaspect de la reine sera aussi diffĂ©rent de celui dâune ouvriĂšre. Son abdomen est plus allongĂ© et elle est deux fois plus massive.
Lorsquâune reine sort dâune cellule royale, elle va aussitĂŽt chercher les Ă©ventuelles autres reines pour les mettre Ă mort. Car il ne peut y avoir quâune seule reine dans une colonie dâabeilles. GĂ©nĂ©ralement, lâancienne reine a dĂ©jĂ quittĂ© les lieux avec une partie de ouvriĂšres. Câest ce que lâon nomme lâessaimage. La relĂšve sera assurĂ©e par la jeune reine survivante.
Pour pouvoir pondre des Ćufs fĂ©condĂ©s, une reine doit sâaccoupler avec les faux-bourdons. Comme prĂ©sentĂ© plus haut dans le texte, les accouplements se font en vol sur un lieu que lâon nomme une congrĂ©gation. Une reine va sâaccoupler avec une dizaine de faux-bourdons durant un vol nuptial ou au cours de plusieurs vols lorsque cela est nĂ©cessaire.
Une fois sa spermathĂšque remplie de millions de spermatozoĂŻdes, elle va se mettre Ă pondre. Elle ne s’accouple plus de nouveau. Et la ponte sera son unique activitĂ© au sein de la colonie. Elle ne sortira Ă©ventuellement de la ruche que pour partir – lâannĂ©e suivante – avec un essaim.
Durant une annĂ©e, une reine va pondre pas moins de 250 000 Ćufs. Pour tenir la cadence, elle sera nourrie constamment par des ouvriĂšres qui lui apporteront de la gelĂ©e royale et du miel. Les ouvriĂšres sâoccupent aussi de la nettoyer constamment de leur salive pour la garder propre et en bonne santĂ©.
De quoi se nourrissent les abeilles ?
Contrairement aux fourmis et aux frelons, les abeilles ne consomment pas de nourriture dâorigine animale. Elles ne chassent pas et ne se nourrissent pas non plus sur les cadavres dâanimaux. Elles trouvent lâensemble des nutriments dont elles ont besoin sur les fleurs.
Les abeilles ont besoin dâune grande quantitĂ© de glucides pour soutenir les efforts dĂ©ployĂ©s pour prospecter leur environnement, ventiler ou rĂ©chauffer leur nid, construire et dĂ©fendre leur colonie.
Ces sucres sont apportĂ©s par le nectar que les fleurs produisent. Ce nectar peut ĂȘtre consommĂ© directement. Ou bien il sera stockĂ© dans les alvĂ©oles puis transformĂ© en miel.
Les abeilles partagent entre elles le nectar par trophallaxie. Câest le nom que porte ce phĂ©nomĂšne dâĂ©change dâaliment liquide entre les individus dâune colonie. Les aliments passent ainsi dâabeille Ă abeille, jusquâĂ nourrir tous les membres de la colonie.
Les abeilles ont aussi besoin de protĂ©ines, particuliĂšrement durant leur vie larvaire. Les protĂ©ines sont apportĂ©es par le pollen. Il est lui aussi prĂ©sent dans les fleurs. Les abeilles collectent le pollen et celui-ci s’agglutinent en petites boules sur leurs pattes arriĂšres. Il est rapportĂ© Ă la colonie pour ĂȘtre stockĂ© dans les alvĂ©oles.
Ce pollen subit une fermentation et devient du pain dâabeilles, plus digeste pour les insectes. Le pollen fermentĂ© est consommĂ© en grande quantitĂ© par les jeunes ouvriĂšres qui remplissent le rĂŽle de nourrice. Câest lâune des bases de la gelĂ©e royale.
En visitant de nombreuses fleurs, une ouvriĂšre permet la pollinisation de celles-ci. Câest-Ă -dire la fĂ©condation de lâorgane femelle – le pistil – par des grains de pollen. Les abeilles sont des pollinisateurs importants pour les Ă©cosystĂšmes, mais aussi pour les exploitations agricoles.
Sans le butinage des abeilles, les vergers et les champs auraient des rendements beaucoup plus faibles. Les abeilles sont donc importantes pour garantir lâalimentation de lâespĂšce humaine. Il est donc important de sâintĂ©resser Ă elle et de les protĂ©ger.
Les abeilles ont-elles besoin dâeau ?
Les abeilles adultes sont constituĂ©es Ă 70% dâeau. Et cette proportion sâĂ©lĂšve Ă 80% chez les larves. Lâeau est aussi vitale pour les abeilles que pour les autres ĂȘtres vivants qui peuplent notre planĂšte.
Lâeau est apportĂ©e en partie par le nectar. Celui-ci en contient souvent plus de 80%. Les ouvriĂšres sâhydratent gĂ©nĂ©ralement en consommant le nectar. Mais lâeau est aussi collectĂ©e dans les mares, au bord des flaques et sur les feuilles couvertes de rosĂ©e.
Lâeau est importante pour la production de la gelĂ©e royale. Car ce liquide nourricier en contient 60%. Ainsi les butineuses en rapportent en grande quantitĂ© pour approvisionner les nourrices.
Lâeau est aussi une source de sels minĂ©raux et dâoligo-Ă©lĂ©ments. Les abeilles apprĂ©cient dâailleurs les eaux lĂ©gĂšrement salĂ©es, comme celles des piscines ou des mares riches en matiĂšres organiques.
Lâeau joue aussi un rĂŽle majeur pour maintenir la tempĂ©rature interne de la colonie. Au niveau du couvain, la tempĂ©rature est maintenue constamment Ă 35°C. Mais elle ne doit pas montrer au-delĂ . Sans quoi les larves peuvent mourir.
En Ă©tĂ©, les pourvoyeuses recherchent activement de lâeau pour refroidir le nid. De retour Ă la ruche, elles dĂ©posent des gouttelettes Ă la surface des rayons de cire. Et les ouvriĂšres les ventilent pour accĂ©lĂ©rer leur Ă©vaporation. Ce passage de lâeau liquide Ă lâeau gazeuse sâaccompagne dâune absorption de calories. Les abeilles maĂźtrisent la climatisation depuis des milliers dâannĂ©es !
Ă quoi sert le miel pour les abeilles ?
Le miel est produit Ă partir du nectar que les abeilles collectent dans les fleurs. Ce nectar est dĂ©shydratĂ© par ventilation, jusquâĂ contenir moins de 20% dâeau. Une fois mature, les ouvriĂšres recouvrent les alvĂ©oles dâune fine pellicule de cire. Le miel peut alors ĂȘtre conservĂ© Ă tempĂ©rature de la ruche pendant plusieurs mois.
Les abeilles stockent plusieurs dizaines de kilogrammes dans les rayons de cire de leur nid. Il sâagit dâune quantitĂ© qui peut paraĂźtre trĂšs importante, mais qui permet de couvrir les besoins des insectes durant lâhiver et lorsque le nectar nâest pas produite en quantitĂ© suffisante.
Les abeilles ont aussi besoin du miel pour prĂ©parer lâessaimage. Lâessaim qui quitte la colonie avec lâancienne reine se compose de milliers dâabeilles qui ont rempli leur jabot de miel. Un essaim quitte la ruche avec plus dâun kilogramme de miel en rĂ©serve. Ce miel est indispensable pour fournir lâĂ©nergie nĂ©cessaire Ă la survie de lâessaim, jusquâĂ la fondation dâune nouvelle colonie.
Le miel est aussi la ressource qui permet de produire de nouveaux rayons de cire. On dit souvent que les abeilles ont besoin de 9 kilogrammes de miel pour produire un kilogramme de cire.
Si vous souhaitez en savoir davantage sur le miel, son extraction par lâapiculteur et sa maturation, nous vous conseillons de vous inscrire Ă lâun des modules de formation e-learning proposĂ©s par lâĂ©cole dâapiculture en ligne IDLWT : https://apiculture.idlwt.com
Est-ce quâune abeille meurt aprĂšs avoir piquĂ© ?
Toutes les ouvriĂšres du genre Apis prĂ©sentent la particularitĂ© de possĂ©der un dard crantĂ©. Il sâagit dâune adaptation pour que les colonies puissent mieux se dĂ©fendre contre les attaques des mammifĂšres et des oiseaux consommateurs de larves et de miel.
Ce type de dard reste figĂ© dans la plaie et provoque de dĂ©tachement de tout lâappareil venimeux de lâabeille. LâouvriĂšre va mourir, mais sa poche Ă venin pourra continuer Ă injecter son contenu dans lâorganisme de lâassaillant.
Lâenvenimation est alors plus efficace.
Par contre, le dard se fige moins souvent lorsquâune ouvriĂšre pique un autre insecte. Car la cuticule qui couvre le corps dâun insecte nâest pas Ă©lastique comme la peau et ne retient pas le dard. Dans ce cas, lâouvriĂšre peut alors survivre au coup mortel quâelle donne.
Le dard est un organe qui a Ă©voluĂ© Ă partir de lâovipositeur. Câest-Ă -dire dâune tariĂšre utilisĂ©e par beaucoup dâinsectes pour dĂ©poser leurs Ćufs dans le sol ou dans un organisme parasitĂ©. Il nâest donc pas surprenant que les faux-bourdons ne disposent pas de dard. On peut donc les prendre Ă la main sans risquer la moindre piqĂ»re.
Le dard dâune reine est parfaitement lisse. Ainsi, elle ne risque pas de voir lâextrĂ©mitĂ© de son abdomen arrachĂ© Ă la suite d’une piqĂ»re. Rappelons que la jeune reine commence sa vie dâinsecte adulte en tuant toutes les reines rivales, souvent encore cloĂźtrĂ©es dans leur cellule royale. Elle ne doit pas risquer de mourir suite Ă lâarrachage de sa poche Ă venin.
Pour un ĂȘtre humain adulte, la vie peut ĂȘtre mise en danger Ă partir de 400 piqĂ»res reçues. Une centaine de piqĂ»res peuvent menacer la vie dâun enfant. Mais une seule piqĂ»re est suffisante pour provoquer la mort dâune personne allergique. Si vous souhaitez pratiquer lâapiculture, vous devez ĂȘtre certain de ne pas ĂȘtre allergique.
Quels sont les ennemis de lâabeille ?
Survivre dans la nature nâest pas simple pour les abeilles. Et celles-ci comptent de nombreux ennemis dans leur environnement, mais parfois aussi Ă lâintĂ©rieur mĂȘme de leur nid. Les abeilles mellifĂšres ont Ă©voluĂ© pendant des milliers dâannĂ©es avec ces menaces et ont mis en place des stratagĂšmes pour sâen dĂ©fendre efficacement.
En France, les principaux ennemis des abeilles sont des micro-organismes – notamment la loque amĂ©ricaine – et des insectes qui sâattaquent au couvain.
Un petit papillon de nuit que lâon nomme fausse teigne de ruche vient souvent pondre ses Ćufs Ă lâentrĂ©e des ruches. Ses larves particuliĂšrement voraces sâattaquent Ă la cire et peuvent dĂ©truire le nid des abeilles en quelques semaines. Les colonies populeuses nâont rien Ă craindre. Par contre, les colonies peu populeuses ne contiendront pas leurs agresseurs et disparaĂźtront.
Le papillon sphinx tĂȘte de mort et le cĂ©toine noir se retrouvent souvent dans les ruches en Ă©tĂ©. Ils ne provoquent pas beaucoup de dĂ©gĂąts, mais sâalimentent du miel au dĂ©pend des abeilles. Mais quel que soit lâagent pathogĂšne, une colonie parvient souvent Ă guĂ©rir dâelle-mĂȘme.
Les ravageurs et les parasites jouent un rĂŽle positif en dĂ©truisant les colonies faibles. Ils orientent alors la sĂ©lection naturelle pour garder des populations dâabeilles performantes et dynamiques.
Les ennemis les plus problĂ©matiques pour les abeilles mellifĂšres sont ceux qui ont Ă©tĂ© introduits par lâHomme. En effet, les abeilles ne sont pas prĂ©parĂ©es pour lutter contre ces nouveaux prĂ©dateurs et parasites. Les dĂ©gĂąts sur les colonies sont alors beaucoup plus importants.
Actuellement, deux ravageurs dâorigine exotique posent de graves problĂšmes aux abeilles et aux apiculteurs : le varroa et le frelon asiatique.
Le varroa
Le varroa est un acarien originaire de CorĂ©e et du Japon. Dans ces contrĂ©es dâOrient, il parasite lâabeille asiatique (Apis cerana). Mais lâhĂŽte et le ravageur coexistent sans que lâun ne dĂ©truise lâautre. Lâabeille a mis en place des mĂ©canismes pour limiter la prolifĂ©ration du couvain.
Mais lorsque cet acarien est arrivĂ© en Europe, il nâa pas rencontrĂ© de rĂ©sistance chez notre abeille mellifĂšre. PrĂ©sent en France depuis 1982, le varroa a causĂ© la destruction de dizaines de milliers de colonies dâabeilles et la cessation dâactivitĂ© de nombreux apiculteurs.
Le varroa parasite les larves et les nymphes. Mais il se nourrit aussi en ponctionnant les tissus gras des abeilles adultes. En plus dâaffaiblir les abeilles parasitĂ©es, il est responsable de lâinoculation de dangereux virus, comme la maladie des ailes dĂ©formĂ©es. Ces virus introduits dans la ruche se transmettent ensuite par contact dâune abeille Ă une autre.
Sans traitement efficace, la population des acariens ne cesse dâaugmenter dans la colonie dâabeilles. Lorsquâils sont trop nombreux, ces acariens causent la mort prĂ©maturĂ©e de beaucoup dâouvriĂšres. Les varroas et les virus quâils introduisent sont responsables de l’effondrement de la colonie. Pour Ă©viter de perdre ses abeilles, il faut les traiter chaque annĂ©e avec des mĂ©dicaments adaptĂ©s.
Le frelon asiatique
Le frelon asiatique est le dernier des prĂ©dateurs introduits par erreur. Comme le varroa, il est aussi originaire dâAsie. Des analyses de son ADN prĂ©cisent que les reines de frelons asiatiques arrivĂ©es en 2004 en France provenaient de la rĂ©gion de Canton, en Chine. Pour lâanecdote, ces reines fondatrices sont arrivĂ©es par cargo avec une cargaison de poteries chinoises.
Le frelon asiatique est un redoutable prĂ©dateur des abeilles. Il se poste en vol stationnaire devant lâentrĂ©e du ruche pour capturer une butineuse. Quelques secondes lui suffisent pour quâil sâempare dâune proie. Lorsquâil attrape une ouvriĂšre, le frelon lui coupe la tĂȘte et lâabdomen. Il ne rapporte Ă son nid que le thorax – la partie la plus riche en protĂ©ines – pour nourrir ses larves.
Un seul frelon peut tuer des dizaines dâabeilles et dâautres insectes chaque jour. Sachant quâun nid de frelons asiatiques contient jusquâĂ 1000 ouvriĂšres, on comprend que les dĂ©gĂąts sur les ruchers sont importants.
Dans la rĂ©gion d’origine de ce frelon, les abeilles asiatiques ont appris Ă se dĂ©fendre. Elles savent comment attaquer en groupe un frelon, le faire fuir et parfois mĂȘme le tuer. Ce que ne savent pas faire nos abeilles europĂ©ennes. Au contraire, nos abeilles mellifĂšres sont stressĂ©es par la prĂ©sence des frelons asiatiques qui rodent autour de leur ruche. Si bien que les butineuses nâosent plus quitter la planche dâenvol. Les apiculteurs parlent alors de la paralysie de la colonie.
Les colonies assiĂ©gĂ©es par des frelons asiatiques prĂ©sents en trop grand nombre ne collectent plus assez de nectar et de pollen. AprĂšs quelques semaines, câest la pĂ©nurie alimentaire et la mort de la colonie. Les frelons nâont plus quâĂ rentrer dans le nid dĂ©peuplĂ© pour s’emparer des abeilles survivantes et de leurs larves.
Le film suivant prĂ©sente une mĂ©thode commune pour lutter contre les frelons asiatiques. Il sâagit de tuer les frelons avec une raquette de badminton. Mais il existe dâautres mĂ©thodes comme le piĂ©geage ou lâempoisonnement.
Les menaces climatiques
Les abeilles sont aussi menacĂ©es par les bouleversements climatiques et environnementaux que nous vivons. Les activitĂ©s humaines et leurs rĂ©percussions sur le climat sont Ă lâorigine de la disparition de nombreuses colonies dâabeilles chaque annĂ©e.
La rarĂ©faction des ressources alimentaires fragilise la santĂ© des colonies dâabeilles dĂ©jĂ menacĂ©es par les parasites et les prĂ©dateurs.
On peut donc affirmer que les abeilles sont des insectes en voie de disparition. Et dans de nombreuses rĂ©gions de France, elles ne doivent leur survie quâĂ lâĂ©levage fait pas les apiculteurs.
Quelle est lâorganisation dâune ruche ?
Dans la nature, les abeilles mellifĂšres sont des insectes qui investissent une cavitĂ© dans un arbre ou dans une falaise, afin dây construire leur nid de cire. Lâapiculture est apparue au moment oĂč les ĂȘtres humains ont construit des abris artificiels pour attirer les abeilles.
Une ruche est donc un espace clos simplement ouvert dâune entrĂ©e pour laisser aller et venir les insectes. Il doit ĂȘtre de volume suffisant pour permettre Ă la colonie dâabeilles dâatteindre une taille optimale. Un volume de 30 Ă 50 litres est gĂ©nĂ©ralement crĂ©Ă©.
Il existe plusieurs modĂšles de ruche, mais tous rĂ©pondent aux besoins des abeilles. Les plus anciennes sont les ruches en paille ou celles qui sont creusĂ©es dans un tronc. Elles sont maintenant trĂšs rarement employĂ©es, sauf par des apiculteurs nostalgiques des traditions d’antan.
Les ruches modernes – que lâon retrouve chez tous les apiculteurs professionnels et chez la majoritĂ© des amateurs – sont des ruches Ă cadres mobiles. Câest-Ă -dire que lâintĂ©rieur de ces ruches reçoit des cadres en bois, sur lesquels les abeilles vont bĂątir leurs rayons de cire. Lâapiculteur peut ouvrir ses ruches et retirer facilement les cadres pour observer lâĂ©tat du couvain, la prĂ©sence de la reine et Ă©valuer la quantitĂ© des rĂ©serves disponibles.
La plupart des ruches Ă cadres se composent dâun corps de ruche, sur lequel viennent se positionner des modules amovibles. Ces modules sont nommĂ©s des hausses. Câest dans les hausse que les abeilles viendront stocker le surplus de miel que lâapiculteur rĂ©colte. Le miel que les abeilles gardent dans le corps de ruche nâest jamais rĂ©coltĂ©.
Les ruches sont souvent regroupĂ©es dans un mĂȘme endroit, que lâon nomme un rucher. Pour offrir les meilleures conditions possibles Ă vos abeilles, il faut choisir un emplacement abritĂ© des vents froids dâhiver. Dans notre hĂ©misphĂšre nord, une exposition au sud ou Ă lâest est gĂ©nĂ©ralement adaptĂ©e.
Combien de ruches pour vivre de lâapiculture ?
Lâapiculture de loisir peut se pratiquer avec quelques ruches. Chaque colonie pourra donner plusieurs kilogrammes de miel par an. Ce qui couvre largement les besoins de lâapiculteur et de sa famille. Par contre, lâapiculteur professionnel aura besoin de constituer un cheptel beaucoup plus important pour dĂ©gager un revenu suffisant.
La plupart des apiculteurs professionnels possĂšdent plus de 200 ruches. Ce nombre permet dâextraire chaque annĂ©e plusieurs tonnes de miel. Les apiculteurs assurent par eux-mĂȘmes lâextraction du miel et son conditionnement en pot. Ils sâoccupent bien souvent de la vente du miel directement aux consommateurs, depuis leur propre point de vente et en vendant sur les marchĂ©s.
Ătre apiculteur professionnel impose de bien connaĂźtre les techniques apicoles, mais aussi de maĂźtriser la gestion dâune entreprise et la vente des productions. Câest un mĂ©tier complet qui repose sur de nombreuses compĂ©tences.
En plus dâextraire du miel, les apiculteurs professionnels vendent de la cire, de la propolis et parfois de la gelĂ©e royale. Bien que ce dernier produit de la ruche demande beaucoup plus de technicitĂ©.
Les apiculteurs professionnels pratiquent souvent lâĂ©levage des reines et la vente de jeunes colonies (nommĂ©es des essaims sur cadres) Ă ceux qui veulent dĂ©buter lâapiculture. Comme dans beaucoup de secteurs de notre Ă©conomie, la diversification est nĂ©cessaire pour rentabiliser une entreprise apicole.
Il est aussi possible de pratiquer une activitĂ© apicole professionnelle complĂ©mentaire Ă son emploi. On a alors le statut dâapiculteur pluriactif. En France, plusieurs milliers dâapiculteurs ont choisi ce statut qui apporte le plus de sĂ©curitĂ©. Notamment durant une pĂ©riode de transition entre le salariat et l’entrepreneuriat.
Pour résumer
Les abeilles sont des insectes sociaux dont le comportement est complexe. Chaque caste joue un rĂŽle important dans la survie de la communautĂ©. Lâindividu devient un composant dâun super-organisme que lâon nomme une colonie. Ce super-organisme compte plusieurs milliers dâinsectes et son importante et son organisation sâadapte aux conditions de son environnement.
Si vous souhaitez devenir apiculteur amateur ou bien apiculteur professionnel, il est nĂ©cessaire de parfaitement comprendre lâorganisation dâune colonie dâabeilles. Mais aussi de savoir comment protĂ©ger les ruches des attaques des ravageurs. Le varroa et le frelon asiatique ont rendu lâapiculture beaucoup plus difficile que par le passĂ©. Sans une action adaptĂ©e contre ces parasites, l’Ă©levage des abeilles est compromis.
Il est donc plus que nĂ©cessaire de vous former en suivant des cours en ligne et des cours pratiques au sein dâun rucher-Ă©cole. Vous apprendrez Ă pratiquer lâapiculture en sĂ©curitĂ© et avec satisfaction. Vous pourrez aussi rencontrer dâautres passionnĂ©es et lier des amitiĂ©s.
Nous espĂ©rons que cet article vous a plu. Si câest le cas et pour nous aider Ă protĂ©ger les abeilles, partagez-le sur les rĂ©seaux sociaux. Nous vous souhaitons une bonne journĂ©e.