10 questions et rĂ©ponses pour tout savoir sur les abeilles 🐝 et leur vie dans la ruche

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tout savoir sur les abeilles

Les abeilles Ă  miel – que l’on nomme plus souvent abeilles mellifĂšres – sont des insectes bien connus de tous. Souvent aimĂ©es, parfois craintes, les abeilles remplissent des fonctions trĂšs importantes pour notre environnement. AppelĂ©s Apis mellifera par les scientifiques, ces insectes sociaux intĂ©ressent de plus en plus de personnes qui souhaitent en faire l’élevage et contribuer Ă  leur protection.

Sommaire

Mais devenir un bon apiculteur n’est pas facile et l’on doit avant d’acquĂ©rir ses premiĂšres ruches, s’informer correctement sur la biologie et l’écologie de ces fascinants insectes.

Si vous ne connaissez pas bien les abeilles mellifĂšres, nous allons essayer de vous renseigner sur leurs spĂ©cificitĂ©s. Mais aussi de vous faire entrevoir l’étendu des connaissances Ă  leur sujet.

Cet article vous présente 10 questions/réponses pour enfin tout savoir sur la vie des abeilles dans une ruche. Nous vous souhaitons une bonne lecture.

Quel est le nombre d’abeilles dans une ruche ?

Le nombre d’abeilles dans une colonie se compte par milliers. En effet, dĂšs sa constitution la colonie compte souvent plus de 10 000 ouvriĂšres arrivĂ©es avec l’essaim fondateur. Contrairement aux colonies de frelons ou de bourdons qui dĂ©butent avec un unique individu, la reine.

Le nombre d’abeilles dans une ruche peut varier de 10 000 à 60 000 individus adultes en fonction de la saison.

La colonie a besoin de davantage de main-d’Ɠuvre durant le printemps et l’étĂ© pour butiner la profusion de fleurs qui s’Ă©panouissent sur les forĂȘts, les maquis et dans les champs. Pour rĂ©pondre Ă  ce besoin, la reine va pondre 1000 Ă  2000 Ɠufs par jour. En quelques semaines les effectifs de butineuses sont renforcĂ©s.

Par contre, lorsque la belle saison touche Ă  sa fin, la ponte de la reine diminue. La colonie va rĂ©duire son contingent d’ouvriĂšres manutentionnaires, car le travail Ă  l’extĂ©rieur du nid est moins important.

En hiver, le nombre d’abeilles qui vivent dans une ruche est au plus bas. On compte entre 10 000 et 20 000 ouvriĂšres qui ont pour principales fonctions de tenir chaud Ă  la reine et de nourrir les larves des abeilles qui Ă©mergeront au printemps suivant.

Honey bees and queen bee on honeycomb in hive
Une colonie contient plusieurs dizaines de milliers d’individus.

L’importance d’une population d’une ruche dĂ©pend aussi de la sous-espĂšce ou de la race des abeilles. On sait par exemple que les abeilles italiennes – originaires de rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes aux hivers doux – gardent des colonies populeuses, mĂȘme durant la mauvaise saison. Inversement, les abeilles noires – autochtones de France – rĂ©duisent fortement leur population Ă  l’automne en prĂ©vision de la mauvaise saison. Ce qui permet Ă  la colonie d’économiser ses rĂ©serves et de survivre Ă  un hiver potentiellement long et froid.

Quelle est l’espĂ©rance de vie d’une abeille ?

La durĂ©e de vie d’une abeille va dĂ©pendre de sa caste. Comme pour tous les HymĂ©noptĂšres sociaux, il existe trois castes d’individus dans une colonie : les ouvriĂšres, les faux-bourdons et une reine.

Les ouvriÚres sont des femelles stériles. Leur espérance de vie est variable et dépend de la saison qui les voit naßtre. Les ouvriÚres qui naissent au printemps et en été vivent entre 6 semaines et deux mois. Cette espérance de vie brÚve est causée par une charge importante de travail.

Elles se tuent littĂ©ralement Ă  la tĂąche. Par contre, les ouvriĂšres qui naissent Ă  l’automne et en hiver vont vivre beaucoup plus longtemps. Dans les rĂ©gions les plus froides, ces abeilles peu actives vivent jusqu’à six mois.

Les faux-bourdons sont les mĂąles. Ils ne sont pas toujours prĂ©sents dans une colonie. Ils naissent au printemps et en Ă©tĂ© durant la saison de l’essaimage. Leur durĂ©e de vie est de deux Ă  trois mois. Ceux qui s’accouplent avec une reine ne survivent pas Ă  leur vol de fĂ©condation. Les autres seront chassĂ©s de la ruche Ă  la fin de l’étĂ©. Ils mourront alors rapidement de faim.

La reine peut vivre beaucoup plus longtemps que les
ouvriĂšres et les faux-bourdons. Les apiculteurs observent une espĂ©rance de vie de 2 Ă  5 ans. Mais on a connu des reines qui ont atteint 8 ans. Leur longĂ©vitĂ© est corrĂ©lĂ©e avec leur capacitĂ© Ă  pondre. Car lorsqu’une reine ne pond plus suffisamment d’Ɠufs pour garantir la survie de la colonie, les ouvriĂšres la tuent et Ă©lĂšvent une nouvelle souveraine.

Quel est le cycle de vie d’une abeille ?

Le cycle de vie d’une abeille a fait l’objet de nombreuses recherches depuis plus de deux siĂšcles. Mais il reste beaucoup Ă  dĂ©couvrir, car les mĂ©canismes de rĂ©gulation sont nombreux, complexes et silencieux. En effet, chez les abeilles beaucoup d’informations circulent par la voie des phĂ©romones, des molĂ©cules odorantes qui rĂ©gulent l’activitĂ© de la colonie.

Le cycle de vie d’une abeille dĂ©pend avant tout de sa caste. La vie d’une ouvriĂšre est trĂšs diffĂ©rente de celle de la reine.

Cycle de vie d’une ouvriùre

Comme nous l’avons vu prĂ©cĂ©demment, la durĂ©e de vie d’une ouvriĂšre dĂ©pend du moment oĂč elle vient au monde. Les abeilles d’étĂ© sont trĂšs actives et vivent quelques semaines. Les abeilles d’hiver travaillent moins intensĂ©ment et survivent plusieurs mois. Mais durant leur vie, chaque ouvriĂšre va accomplir plusieurs tĂąches pour sa colonie.

Cette organisation du travail repose sur l’ñge de l’ouvriĂšre. D’un point de vue physiologique, la tĂąche effectuĂ©e dĂ©pend du fonctionnement puis de l’arrĂȘt de diffĂ©rentes glandes : glandes Ă  gelĂ©e royale, glandes ciriĂšres, glandes Ă  venin,…

Voici par ordre chronologique la succession des activitĂ©s d’une abeille ouvriĂšre :

  • Nettoyeuse
  • Nourrice
  • CiriĂšre
  • MagasiniĂšre
  • Gardienne
  • Butineuse

L’ouvriĂšre va commencer sa vie par travailler Ă  l’intĂ©rieur de la ruche. Il y a beaucoup Ă  faire, comme s’occuper des larves que l’on nomme aussi le couvain de la colonie, produire de la cire et construire des rayons, stocker le nectar et le transformer en miel.

À l’intĂ©rieur de la ruche, l’ouvriĂšre est trĂšs active, mais elle sera alors en sĂ©curitĂ©. Puis, elle devient gardienne pendant quelques jours pour protĂ©ger l’entrĂ©e du nid collectif. Enfin, elle va achever sa vie en devenant butineuse. Durant ces quelques derniĂšres journĂ©es, une ouvriĂšre va parcourir en vol environ 800 kilomĂštres pour chercher la nourriture dont sa colonie Ă  besoin. C’est l’usure de ces ailes et de ses muscles qui va provoquer sa mort.

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Avant de devenir butineuse, une ouvriÚre aura effectué de nombreuses tùches dans la colonie.

Quel est le rĂŽle du faux-bourdon ?

Les faux-bourdons ont moins de rĂŽle Ă  jouer que les ouvriĂšres. On les prĂ©sente souvent comme des insectes inactifs, dont l’unique but est de s’accoupler avec une jeune reine. Ce n’est pas entiĂšrement vrai. En effet, les faux-bourdons qui restent dans la ruche participent Ă  la ventilation de celle-ci.

Comme les ouvriĂšres ventileuses, les faux-bourdons battent des ailes pour aider Ă  faire circuler et renouveler l’air de l’intĂ©rieur de la colonie.

Cette fonction permet de contrĂŽler la tempĂ©rature et d’éviter la surchauffe du couvain. Et cela permet aussi de faire entrer de l’oxygĂšne et d’éliminer au dehors le dioxyde de carbone produit par la respiration des milliers de larves et d’adultes.

Bien entendu, le rĂŽle de reproducteur est central chez un faux-bourdon. DĂšs qu’il atteint la maturitĂ© sexuelle, il va s’envoler pour rejoindre l’une des congrĂ©gations des environs de la ruche.

Une congrĂ©gation est un rassemblement de mĂąles et de jeunes reines qui dure quelques heures durant les journĂ©es chaudes du printemps et du dĂ©but d’étĂ©. Les congrĂ©gations ont toujours lieu aux mĂȘmes emplacements d’une annĂ©e sur l’autre. Et les scientifiques ne savent pas exactement pourquoi les abeilles sont fidĂšles Ă  ces lieux et comment elles trouvent spontanĂ©ment leur chemin pour les rejoindre.

Les faux-bourdon sont nombreux Ă  voler sur la congrĂ©gation et Ă  attendre l’arrivĂ©e d’une reine. Leurs gros yeux les avantages pour repĂ©rer leur potentiel partenaire, ainsi que leurs antennes sensibles aux phĂ©romones produites par les reines vierges. Lorsque l’une d’elles arrive sur la congrĂ©gation, plusieurs dizaines de mĂąles la prennent en chasse. Mais tous n’arriveront pas Ă  l’accoupler. Ceux qui transmettront leur sperme ne survivront pas. Leurs organes gĂ©nitaux s’arrachent Ă  la fin de l’accouplement et les insectes tombent raides morts au sol.

Les faux-bourdons qui n’ont pas rĂ©ussi Ă  rattraper une demoiselle abeille retourneront Ă  la ruche. Pour revenir le jour suivant sur cette congrĂ©gation ou une autre.

Durant leur mission de reproduction, il est trÚs fréquent que les faux-bourdons ne rentrent pas à la ruche qui les a vu naßtre. Les mùles sont souvent nomades et passent de ruche en ruche. Ils seront toujours les bienvenus pour les ouvriÚres, durant cette période des accouplements.

Par contre, lorsqu’arrive la fin de l’étĂ© ou si le temps vient Ă  se refroidir et diminue les rentrĂ©es de nourriture, le comportement des ouvriĂšres vis-Ă -vis des faux bourdons change complĂštement. Ils ne sont plus accueillis et l’entrĂ©e du nid leur est interdite. Les faux-bourdons qui se trouvent dans la ruche sont chassĂ©s et parfois tuĂ©s. C’est ainsi que les abeilles traitent les bouches devenues inutiles pour la communautĂ©.

Cycle de vie d’une reine

La reine est l’unique femelle sexuĂ©e et capable de pondre des Ɠufs en situation normale. Elle est donc trĂšs prĂ©cieuse pour la colonie et nous verrons que tout est mis en Ɠuvre pour garantir sa survie.

La reine est issue d’un Ɠuf fĂ©condĂ© en toute part identique Ă  celui d’une ouvriĂšre. Mais ce qui va lui offrir une toute autre destinĂ©e tient seulement dans l’alimentation qu’elle va recevoir durant les six jours de sa vie larvaire.

Contrairement Ă  une larve d’ouvriĂšre, une larve qui deviendra une reine sera alimentĂ©e exclusivement par de la gelĂ©e royale. C’est cette sĂ©crĂ©tion produite par les glandes hypopharyngiennes des ouvriĂšres nourrices qui va permettre la mise en place d’organes de reproduction. L’aspect de la reine sera aussi diffĂ©rent de celui d’une ouvriĂšre. Son abdomen est plus allongĂ© et elle est deux fois plus massive.

Lorsqu’une reine sort d’une cellule royale, elle va aussitĂŽt chercher les Ă©ventuelles autres reines pour les mettre Ă  mort. Car il ne peut y avoir qu’une seule reine dans une colonie d’abeilles. GĂ©nĂ©ralement, l’ancienne reine a dĂ©jĂ  quittĂ© les lieux avec une partie de ouvriĂšres. C’est ce que l’on nomme l’essaimage. La relĂšve sera assurĂ©e par la jeune reine survivante.

Cycle de vie d’une reine abeille
La reine est assez distincte des ouvriÚres, mais les apiculteurs préfÚrent la peindre au niveau du thorax pour la repérer plus facilement.

Pour pouvoir pondre des Ɠufs fĂ©condĂ©s, une reine doit s’accoupler avec les faux-bourdons. Comme prĂ©sentĂ© plus haut dans le texte, les accouplements se font en vol sur un lieu que l’on nomme une congrĂ©gation. Une reine va s’accoupler avec une dizaine de faux-bourdons durant un vol nuptial ou au cours de plusieurs vols lorsque cela est nĂ©cessaire.

Une fois sa spermathĂšque remplie de millions de spermatozoĂŻdes, elle va se mettre Ă  pondre. Elle ne s’accouple plus de nouveau. Et la ponte sera son unique activitĂ© au sein de la colonie. Elle ne sortira Ă©ventuellement de la ruche que pour partir – l’annĂ©e suivante – avec un essaim.

Durant une annĂ©e, une reine va pondre pas moins de 250 000 Ɠufs. Pour tenir la cadence, elle sera nourrie constamment par des ouvriĂšres qui lui apporteront de la gelĂ©e royale et du miel. Les ouvriĂšres s’occupent aussi de la nettoyer constamment de leur salive pour la garder propre et en bonne santĂ©.

De quoi se nourrissent les abeilles ?

Contrairement aux fourmis et aux frelons, les abeilles ne consomment pas de nourriture d’origine animale. Elles ne chassent pas et ne se nourrissent pas non plus sur les cadavres d’animaux. Elles trouvent l’ensemble des nutriments dont elles ont besoin sur les fleurs.

Les abeilles ont besoin d’une grande quantitĂ© de glucides pour soutenir les efforts dĂ©ployĂ©s pour prospecter leur environnement, ventiler ou rĂ©chauffer leur nid, construire et dĂ©fendre leur colonie.

Ces sucres sont apportĂ©s par le nectar que les fleurs produisent. Ce nectar peut ĂȘtre consommĂ© directement. Ou bien il sera stockĂ© dans les alvĂ©oles puis transformĂ© en miel.

Les abeilles partagent entre elles le nectar par trophallaxie. C’est le nom que porte ce phĂ©nomĂšne d’échange d’aliment liquide entre les individus d’une colonie. Les aliments passent ainsi d’abeille Ă  abeille, jusqu’à nourrir tous les membres de la colonie.

Les abeilles ont aussi besoin de protĂ©ines, particuliĂšrement durant leur vie larvaire. Les protĂ©ines sont apportĂ©es par le pollen. Il est lui aussi prĂ©sent dans les fleurs. Les abeilles collectent le pollen et celui-ci s’agglutinent en petites boules sur leurs pattes arriĂšres. Il est rapportĂ© Ă  la colonie pour ĂȘtre stockĂ© dans les alvĂ©oles.

Ce pollen subit une fermentation et devient du pain d’abeilles, plus digeste pour les insectes. Le pollen fermentĂ© est consommĂ© en grande quantitĂ© par les jeunes ouvriĂšres qui remplissent le rĂŽle de nourrice. C’est l’une des bases de la gelĂ©e royale.

les abeilles trouvent tous leurs aliments dans les fleurs
les abeilles trouvent tous leurs aliments dans les fleurs

En visitant de nombreuses fleurs, une ouvriĂšre permet la pollinisation de celles-ci. C’est-Ă -dire la fĂ©condation de l’organe femelle – le pistil – par des grains de pollen. Les abeilles sont des pollinisateurs importants pour les Ă©cosystĂšmes, mais aussi pour les exploitations agricoles.

Sans le butinage des abeilles, les vergers et les champs auraient des rendements beaucoup plus faibles. Les abeilles sont donc importantes pour garantir l’alimentation de l’espĂšce humaine. Il est donc important de s’intĂ©resser Ă  elle et de les protĂ©ger.

Les abeilles ont-elles besoin d’eau ?

Les abeilles adultes sont constituĂ©es Ă  70% d’eau. Et cette proportion s’élĂšve Ă  80% chez les larves. L’eau est aussi vitale pour les abeilles que pour les autres ĂȘtres vivants qui peuplent notre planĂšte.

L’eau est apportĂ©e en partie par le nectar. Celui-ci en contient souvent plus de 80%. Les ouvriĂšres s’hydratent gĂ©nĂ©ralement en consommant le nectar. Mais l’eau est aussi collectĂ©e dans les mares, au bord des flaques et sur les feuilles couvertes de rosĂ©e.

L’eau est importante pour la production de la gelĂ©e royale. Car ce liquide nourricier en contient 60%.  Ainsi les butineuses en rapportent en grande quantitĂ© pour approvisionner les nourrices.

L’eau est aussi une source de sels minĂ©raux et d’oligo-Ă©lĂ©ments. Les abeilles apprĂ©cient d’ailleurs les eaux lĂ©gĂšrement salĂ©es, comme celles des piscines ou des mares riches en matiĂšres organiques.

L’eau joue aussi un rĂŽle majeur pour maintenir la tempĂ©rature interne de la colonie. Au niveau du couvain, la tempĂ©rature est maintenue constamment Ă  35°C. Mais elle ne doit pas montrer au-delĂ . Sans quoi les larves peuvent mourir.

En Ă©tĂ©, les pourvoyeuses recherchent activement de l’eau pour refroidir le nid. De retour Ă  la ruche, elles dĂ©posent des gouttelettes Ă  la surface des rayons de cire. Et les ouvriĂšres les ventilent pour accĂ©lĂ©rer leur Ă©vaporation. Ce passage de l’eau liquide Ă  l’eau gazeuse s’accompagne d’une absorption de calories. Les abeilles maĂźtrisent la climatisation depuis des milliers d’annĂ©es !

À quoi sert le miel pour les abeilles ?

Le miel est produit Ă  partir du nectar que les abeilles collectent dans les fleurs. Ce nectar est dĂ©shydratĂ© par ventilation, jusqu’à contenir moins de 20% d’eau. Une fois mature, les ouvriĂšres recouvrent les alvĂ©oles d’une fine pellicule de cire. Le miel peut alors ĂȘtre conservĂ© Ă  tempĂ©rature de la ruche pendant plusieurs mois.

Les abeilles stockent plusieurs dizaines de kilogrammes dans les rayons de cire de leur nid. Il s’agit d’une quantitĂ© qui peut paraĂźtre trĂšs importante, mais qui permet de couvrir les besoins des insectes durant l’hiver et lorsque le nectar n’est pas produite en quantitĂ© suffisante.

les abeilles emmagasinent le miel dans les alvéoles des rayons de cire
les abeilles emmagasinent le miel dans les alvéoles des rayons de cire

Les abeilles ont aussi besoin du miel pour prĂ©parer l’essaimage. L’essaim qui quitte la colonie avec l’ancienne reine se compose de milliers d’abeilles qui ont rempli leur jabot de miel. Un essaim quitte la ruche avec plus d’un kilogramme de miel en rĂ©serve. Ce miel est indispensable pour fournir l’énergie nĂ©cessaire Ă  la survie de l’essaim, jusqu’à la fondation d’une nouvelle colonie.

Le miel est aussi la ressource qui permet de produire de nouveaux rayons de cire. On dit souvent que les abeilles ont besoin de 9 kilogrammes de miel pour produire un kilogramme de cire.

Si vous souhaitez en savoir davantage sur le miel, son extraction par l’apiculteur et sa maturation, nous vous conseillons de vous inscrire Ă  l’un des modules de formation e-learning proposĂ©s par l’école d’apiculture en ligne IDLWT : https://apiculture.idlwt.com

Est-ce qu’une abeille meurt aprĂšs avoir piquĂ© ?

Toutes les ouvriĂšres du genre Apis prĂ©sentent la particularitĂ© de possĂ©der un dard crantĂ©. Il s’agit d’une adaptation pour que les colonies puissent mieux se dĂ©fendre contre les attaques des mammifĂšres et des oiseaux consommateurs de larves et de miel.

Ce type de dard reste figĂ© dans la plaie et provoque de dĂ©tachement de tout l’appareil venimeux de l’abeille. L’ouvriĂšre va mourir, mais sa poche Ă  venin pourra continuer Ă  injecter son contenu dans l’organisme de l’assaillant.

L’envenimation est alors plus efficace.

Par contre, le dard se fige moins souvent lorsqu’une ouvriĂšre pique un autre insecte. Car la cuticule qui couvre le corps d’un insecte n’est pas Ă©lastique comme la peau et ne retient pas le dard. Dans ce cas, l’ouvriĂšre peut alors survivre au coup mortel qu’elle donne.

Le dard est un organe qui a Ă©voluĂ© Ă  partir de l’ovipositeur. C’est-Ă -dire d’une tariĂšre utilisĂ©e par beaucoup d’insectes pour dĂ©poser leurs Ɠufs dans le sol ou dans un organisme parasitĂ©. Il n’est donc pas surprenant que les faux-bourdons ne disposent pas de dard. On peut donc les prendre Ă  la main sans risquer la moindre piqĂ»re.

Le dard d’une reine est parfaitement lisse. Ainsi, elle ne risque pas de voir l’extrĂ©mitĂ© de son abdomen arrachĂ© Ă  la suite d’une piqĂ»re. Rappelons que la jeune reine commence sa vie d’insecte adulte en tuant toutes les reines rivales, souvent encore cloĂźtrĂ©es dans leur cellule royale. Elle ne doit pas risquer de mourir suite Ă  l’arrachage de sa poche Ă  venin.

Pour un ĂȘtre humain adulte, la vie peut ĂȘtre mise en danger Ă  partir de 400 piqĂ»res reçues. Une centaine de piqĂ»res peuvent menacer la vie d’un enfant. Mais une seule piqĂ»re est suffisante pour provoquer la mort d’une personne allergique. Si vous souhaitez pratiquer l’apiculture, vous devez ĂȘtre certain de ne pas ĂȘtre allergique.

Quels sont les ennemis de l’abeille ?

Survivre dans la nature n’est pas simple pour les abeilles. Et celles-ci comptent de nombreux ennemis dans leur environnement, mais parfois aussi Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme de leur nid. Les abeilles mellifĂšres ont Ă©voluĂ© pendant des milliers d’annĂ©es avec ces menaces et ont mis en place des stratagĂšmes pour s’en dĂ©fendre efficacement.

En France, les principaux ennemis des abeilles sont des micro-organismes – notamment la loque amĂ©ricaine – et des insectes qui s’attaquent au couvain.

Un petit papillon de nuit que l’on nomme fausse teigne de ruche vient souvent pondre ses Ɠufs Ă  l’entrĂ©e des ruches. Ses larves particuliĂšrement voraces s’attaquent Ă  la cire et peuvent dĂ©truire le nid des abeilles en quelques semaines. Les colonies populeuses n’ont rien Ă  craindre. Par contre, les colonies peu populeuses ne contiendront pas leurs agresseurs et disparaĂźtront.

Le papillon sphinx tĂȘte de mort et le cĂ©toine noir se retrouvent souvent dans les ruches en Ă©tĂ©. Ils ne provoquent pas beaucoup de dĂ©gĂąts, mais s’alimentent du miel au dĂ©pend des abeilles. Mais quel que soit l’agent pathogĂšne, une colonie parvient souvent Ă  guĂ©rir d’elle-mĂȘme.

Les ravageurs et les parasites jouent un rĂŽle positif en dĂ©truisant les colonies faibles. Ils orientent alors la sĂ©lection naturelle pour garder des populations d’abeilles performantes et dynamiques.

le sphinx tĂȘte de mort est un grand papillon de nuit qui apprĂ©cie de se nourrir du miel des abeilles
le sphinx tĂȘte de mort est un grand papillon de nuit qui apprĂ©cie de se nourrir du miel des abeilles

Les ennemis les plus problĂ©matiques pour les abeilles mellifĂšres sont ceux qui ont Ă©tĂ© introduits par l’Homme. En effet, les abeilles ne sont pas prĂ©parĂ©es pour lutter contre ces nouveaux prĂ©dateurs et parasites. Les dĂ©gĂąts sur les colonies sont alors beaucoup plus importants.

Actuellement, deux ravageurs d’origine exotique posent de graves problùmes aux abeilles et aux apiculteurs : le varroa et le frelon asiatique.

Le varroa

Le varroa est un acarien originaire de CorĂ©e et du Japon. Dans ces contrĂ©es d’Orient, il parasite l’abeille asiatique (Apis cerana). Mais l’hĂŽte et le ravageur coexistent sans que l’un ne dĂ©truise l’autre. L’abeille a mis en place des mĂ©canismes pour limiter la prolifĂ©ration du couvain.

Mais lorsque cet acarien est arrivĂ© en Europe, il n’a pas rencontrĂ© de rĂ©sistance chez notre abeille mellifĂšre. PrĂ©sent en France depuis 1982, le varroa a causĂ© la destruction de dizaines de milliers de colonies d’abeilles et la cessation d’activitĂ© de nombreux apiculteurs.

Le varroa parasite les larves et les nymphes. Mais il se nourrit aussi en ponctionnant les tissus gras des abeilles adultes. En plus d’affaiblir les abeilles parasitĂ©es, il est responsable de l’inoculation de dangereux virus, comme la maladie des ailes dĂ©formĂ©es. Ces virus introduits dans la ruche se transmettent ensuite par contact d’une abeille Ă  une autre.

Sans traitement efficace, la population des acariens ne cesse d’augmenter dans la colonie d’abeilles. Lorsqu’ils sont trop nombreux, ces acariens causent la mort prĂ©maturĂ©e de beaucoup d’ouvriĂšres. Les varroas et les virus qu’ils introduisent sont responsables de l’effondrement de la colonie. Pour Ă©viter de perdre ses abeilles, il faut les traiter chaque annĂ©e avec des mĂ©dicaments adaptĂ©s.

Le frelon asiatique

Le frelon asiatique est le dernier des prĂ©dateurs introduits par erreur. Comme le varroa, il est aussi originaire d’Asie. Des analyses de son ADN prĂ©cisent que les reines de frelons asiatiques arrivĂ©es en 2004 en France provenaient de la rĂ©gion de Canton, en Chine. Pour l’anecdote, ces reines fondatrices sont arrivĂ©es par cargo avec une cargaison de poteries chinoises.

Le frelon asiatique est un redoutable prĂ©dateur des abeilles. Il se poste en vol stationnaire devant l’entrĂ©e du ruche pour capturer une butineuse. Quelques secondes lui suffisent pour qu’il s’empare d’une proie. Lorsqu’il attrape une ouvriĂšre, le frelon lui coupe la tĂȘte et l’abdomen. Il ne rapporte Ă  son nid que le thorax – la partie la plus riche en protĂ©ines – pour nourrir ses larves.

Un seul frelon peut tuer des dizaines d’abeilles et d’autres insectes chaque jour. Sachant qu’un nid de frelons asiatiques contient jusqu’à 1000 ouvriĂšres, on comprend que les dĂ©gĂąts sur les ruchers sont importants.

le frelon asiatique est un redoutable prédateur des abeilles
le frelon asiatique est un redoutable prédateur des abeilles

Dans la rĂ©gion d’origine de ce frelon, les abeilles asiatiques ont appris Ă  se dĂ©fendre. Elles savent comment attaquer en groupe un frelon, le faire fuir et parfois mĂȘme le tuer. Ce que ne savent pas faire nos abeilles europĂ©ennes. Au contraire, nos abeilles mellifĂšres sont stressĂ©es par la prĂ©sence des frelons asiatiques qui rodent autour de leur ruche. Si bien que les butineuses n’osent plus quitter la planche d’envol. Les apiculteurs parlent alors de la paralysie de la colonie.

Les colonies assiĂ©gĂ©es par des frelons asiatiques prĂ©sents en trop grand nombre ne collectent plus assez de nectar et de pollen. AprĂšs quelques semaines, c’est la pĂ©nurie alimentaire et la mort de la colonie. Les frelons n’ont plus qu’à rentrer dans le nid dĂ©peuplĂ© pour s’emparer des abeilles survivantes et de leurs larves.

Le film suivant prĂ©sente une mĂ©thode commune pour lutter contre les frelons asiatiques. Il s’agit de tuer les frelons avec une raquette de badminton. Mais il existe d’autres mĂ©thodes comme le piĂ©geage ou l’empoisonnement.

Les menaces climatiques

Les abeilles sont aussi menacĂ©es par les bouleversements climatiques et environnementaux que nous vivons. Les activitĂ©s humaines et leurs rĂ©percussions sur le climat sont Ă  l’origine de la disparition de nombreuses colonies d’abeilles chaque annĂ©e.

La rarĂ©faction des ressources alimentaires fragilise la santĂ© des colonies d’abeilles dĂ©jĂ  menacĂ©es par les parasites et les prĂ©dateurs.

On peut donc affirmer que les abeilles sont des insectes en voie de disparition. Et dans de nombreuses rĂ©gions de France, elles ne doivent leur survie qu’à l’élevage fait pas les apiculteurs.

Quelle est l’organisation d’une ruche ?

Dans la nature, les abeilles mellifĂšres sont des insectes qui investissent une cavitĂ© dans un arbre ou dans une falaise, afin d’y construire leur nid de cire. L’apiculture est apparue au moment oĂč les ĂȘtres humains ont construit des abris artificiels pour attirer les abeilles.

Une ruche est donc un espace clos simplement ouvert d’une entrĂ©e pour laisser aller et venir les insectes. Il doit ĂȘtre de volume suffisant pour permettre Ă  la colonie d’abeilles d’atteindre une taille optimale. Un volume de 30 Ă  50 litres est gĂ©nĂ©ralement crĂ©Ă©.

Il existe plusieurs modĂšles de ruche, mais tous rĂ©pondent aux besoins des abeilles. Les plus anciennes sont les ruches en paille ou celles qui sont creusĂ©es dans un tronc. Elles sont maintenant trĂšs rarement employĂ©es, sauf par des apiculteurs nostalgiques des traditions d’antan.

les ruches à cadres rendent trùs facile l’inspection des rayons et la surveillance sanitaire des colonies
Les ruches à cadres rendent trùs facile l’inspection des rayons et la surveillance sanitaire des colonies

Les ruches modernes – que l’on retrouve chez tous les apiculteurs professionnels et chez la majoritĂ© des amateurs – sont des ruches Ă  cadres mobiles. C’est-Ă -dire que l’intĂ©rieur de ces ruches reçoit des cadres en bois, sur lesquels les abeilles vont bĂątir leurs rayons de cire. L’apiculteur peut ouvrir ses ruches et retirer facilement les cadres pour observer l’état du couvain, la prĂ©sence de la reine et Ă©valuer la quantitĂ© des rĂ©serves disponibles.

La plupart des ruches Ă  cadres se composent d’un corps de ruche, sur lequel viennent se positionner des modules amovibles. Ces modules sont nommĂ©s des hausses. C’est dans les hausse que les abeilles viendront stocker le surplus de miel que l’apiculteur rĂ©colte. Le miel que les abeilles gardent dans le corps de ruche n’est jamais rĂ©coltĂ©.

Les ruches sont souvent regroupĂ©es dans un mĂȘme endroit, que l’on nomme un rucher. Pour offrir les meilleures conditions possibles Ă  vos abeilles, il faut choisir un emplacement abritĂ© des vents froids d’hiver. Dans notre hĂ©misphĂšre nord, une exposition au sud ou Ă  l’est est gĂ©nĂ©ralement adaptĂ©e.

Combien de ruches pour vivre de l’apiculture ?

L’apiculture de loisir peut se pratiquer avec quelques ruches. Chaque colonie pourra donner plusieurs kilogrammes de miel par an. Ce qui couvre largement les besoins de l’apiculteur et de sa famille. Par contre, l’apiculteur professionnel aura besoin de constituer un cheptel beaucoup plus important pour dĂ©gager un revenu suffisant.

La plupart des apiculteurs professionnels possĂšdent plus de 200 ruches. Ce nombre permet d’extraire chaque annĂ©e plusieurs tonnes de miel. Les apiculteurs assurent par eux-mĂȘmes l’extraction du miel et son conditionnement en pot. Ils s’occupent bien souvent de la vente du miel directement aux consommateurs, depuis leur propre point de vente et en vendant sur les marchĂ©s.

Être apiculteur professionnel impose de bien connaĂźtre les techniques apicoles, mais aussi de maĂźtriser la gestion d’une entreprise et la vente des productions. C’est un mĂ©tier complet qui repose sur de nombreuses compĂ©tences.

10 questions et rĂ©ponses pour tout savoir sur les abeilles 🐝 et leur vie dans la ruche
Pour vivre de l’apiculture, il est nĂ©cessaire de constituer d’importants cheptels.

En plus d’extraire du miel, les apiculteurs professionnels vendent de la cire, de la propolis et parfois de la gelĂ©e royale. Bien que ce dernier produit de la ruche demande beaucoup plus de technicitĂ©.

Les apiculteurs professionnels pratiquent souvent l’élevage des reines et la vente de jeunes colonies (nommĂ©es des essaims sur cadres) Ă  ceux qui veulent dĂ©buter l’apiculture. Comme dans beaucoup de secteurs de notre Ă©conomie, la diversification est nĂ©cessaire pour rentabiliser une entreprise apicole.

Il est aussi possible de pratiquer une activitĂ© apicole professionnelle complĂ©mentaire Ă  son emploi. On a alors le statut d’apiculteur pluriactif. En France, plusieurs milliers d’apiculteurs ont choisi ce statut qui apporte le plus de sĂ©curitĂ©. Notamment durant une pĂ©riode de transition entre le salariat et l’entrepreneuriat.

Pour résumer

Les abeilles sont des insectes sociaux dont le comportement est complexe. Chaque caste joue un rĂŽle important dans la survie de la communautĂ©. L’individu devient un composant d’un super-organisme que l’on nomme une colonie. Ce super-organisme compte plusieurs milliers d’insectes et son importante et son organisation s’adapte aux conditions de son environnement.

Si vous souhaitez devenir apiculteur amateur ou bien apiculteur professionnel, il est nĂ©cessaire de parfaitement comprendre l’organisation d’une colonie d’abeilles. Mais aussi de savoir comment protĂ©ger les ruches des attaques des ravageurs. Le varroa et le frelon asiatique ont rendu l’apiculture beaucoup plus difficile que par le passĂ©. Sans une action adaptĂ©e contre ces parasites, l’Ă©levage des abeilles est compromis.

Il est donc plus que nĂ©cessaire de vous former en suivant des cours en ligne et des cours pratiques au sein d’un rucher-Ă©cole. Vous apprendrez Ă  pratiquer l’apiculture en sĂ©curitĂ© et avec satisfaction. Vous pourrez aussi rencontrer d’autres passionnĂ©es et lier des amitiĂ©s.

Nous espĂ©rons que cet article vous a plu. Si c’est le cas et pour nous aider Ă  protĂ©ger les abeilles, partagez-le sur les rĂ©seaux sociaux. Nous vous souhaitons une bonne journĂ©e.

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